UN CHANTIER D’ENVERGURE POUR LE PARC SOLAIRE DE LA BA 136
Initié en 2009 par la Communauté de communes Vals de Moselle et de l’Esch, le projet de construire une centrale photovoltaïque à Toul-Rosières est parti de la volonté d’élus locaux de reconvertir les terrains de l’ancienne base aérienne 136, désaffectée depuis 2004.
La centrale photovoltaïque, baptisée « Parc solaire de la BA 136 », d’une puissance de 115 MWc a été conçue, développée et réalisée par EDF Energies Nouvelles qui en assure l’exploitation et la maintenance. Elle a été mise en service en novembre 2012.
Une reconversion chargée d’histoire
Créée en 1944, le terrain d’aviation militaire qui deviendra par la suite la base aérienne 136 de Toul-Rosières est un élément marquant du paysage et de l’histoire lorrains.
Lieu de stationnement des forces américaines de l’OTAN et de l’armée de l’air française, la base joue un rôle important pendant la seconde guerre mondiale, pendant la guerre froide (les aviateurs américains se retirent de la base en 1967) et jusqu’à sa dissolution en 2004.
Empreint de cette histoire, le site de Toul-Rosières est ainsi constitué d’une grande variété de terrain : bitume (pistes de décollage et d’atterrissage, routes), prairies, zones boisées, zones de constructions (tour de contrôle, bâtiments de stockage de munitions, abris avions) et zones de vie (école, logements, voie ferrée).
La réhabilitation de ces terrains dans le cadre d’un projet de reconversion au travers de la production d’énergie renouvelable a constitué un réel défi d’organisation, mobilisant un grand nombre d’entreprises.
Innovation technique et technologique
Panneaux : technologie à « couches minces »
Les panneaux solaires photovoltaïques sont fabriqués par la société First Solar.
Ils sont conçus sur la base d’une technologie de nouvelle génération, dite à couches minces, alternative aux modules traditionnels fabriqués à base de silicium.
Ils sont particulièrement adaptés aux conditions d’ensoleillement diffus mesurés dans la région.
Surélévation des panneaux
Afin de maintenir l’activité pastorale (élevage de moutons) existante sur le site, les fondations de deux tranches de panneaux solaires ont été surélevées.
Les moutons peuvent paître sans danger autour et sous les panneaux en fonctionnement et contribuent ainsi en outre à l’entretien des espaces verts du site.
Fondations : procédé à vis
Technologie innovante, ce procédé à vis permet d’ancrer les fondations plus profondément et d’assurer la stabilité de l’ouvrage sans excavation, fossé ou bétonnage.
Bien qu’introduite à une profondeur plus importante qu’une fondation classique, le diamètre limité de la vis permet de préserver les sols sans compromettre la qualité et la sécurité de l’ouvrage.
Un chantier d’envergure : dépollution
Dès l’obtention des permis de construire, le chantier a débuté par des travaux de préparation du site et de dépollution.
Plus de 1 000 sondages, effectués sur site pour le diagnostic de l’état des sols, ont permis d’établir le plan de dépollution de la base.
280 bâtiments déconstruits, 170 bâtiments désamiantés. 8 000 tonnes de terres polluées évacuées vers un centre de traitement agréé. Enlèvement des réseaux enterrés et des anciennes routes goudronnées.
Un chantier d’envergure : construction
La construction, à proprement parler, de la centrale photovoltaïque a été effectuée en moins de 12 mois. Jusqu’à 700 personnes ont été présentes sur le site pendant la période de construction, la moitié d’entre elles ont été recrutées localement.
Pour tenir les délais, les travaux se sont déroulés simultanément : des panneaux sont posés sur une tranche tandis que les structures sortent de terre sur une autre.
Pose des structures et fixation d’1,5 millions de panneaux photovoltaïques.
Raccordement électrique des panneaux aux onduleurs puis de la centrale au réseau électrique. Tous les équipements sont ensuite testés avant que la centrale entre en service.
Performance environnementale
Ce projet a été conçu de façon à intégrer au mieux les enjeux environnementaux du site, en particulier ceux liés à la faune, à la flore et à l’intégration paysagère de la centrale.
Certains secteurs ont été exclus pour préserver les zones environnementales sensibles et les habitats naturels (zones humides, plantes protégées, prairies).
Des ilots boisés ont été conservés à l’intérieur et entre les tranches de la centrale afin de créer des corridors biologiques pour la faune sauvage.
Des gîtes et nichoirs spécifiques ont été installés pour reloger les chauves-souris et les oiseaux cavernicoles installés dans les bâtiments désaffectés.
Des plantes mellifères ont été semées pour favoriser les abeilles.
Un boisement paysager au nord-est et des haies sur le pourtour du site assurent la bonne intégration paysagère de la centrale.
La zone d’accueil du public : maison de l’énergie solaire photovoltaïque et conservatoire de la base aérienne 136
Afin de préserver l’histoire du site et de créer une nouvelle activité économique fondée sur le tourisme industriel, EDF EN France et les élus locaux ont lancé la construction d’une zone d’accueil du public. Celle-ci comprendra une Maison de l’énergie solaire photovoltaïque et un Conservatoire de la base aérienne 136. Son inauguration est prévue fin 2014.
Le cabinet Cartignies-Canonica, lauréat du concours d’architecture, a conçu les plans de la future Maison de l’énergie sous la forme d’une sphère aux formes arrondies, rappelant celles du soleil couchant, et s’intégrant harmonieusement dans le paysage.
Imaginée pour l’accueil du public, elle sera dotée d’un espace d’exposition dédié à l’énergie photovoltaïque, d’une salle de projection et offrira à son sommet une vue dégagée sur la centrale. Le cabinet d’architectes a également imaginé la réhabilitation de trois anciennes hangarettes (abris pour avion de chasse) afin d’y exposer d’anciens avions ayant stationné sur cette base aérienne et d’en retracer l’histoire à travers des documents d’époque.
L’ensemble des espaces d’exposition a été confié à la scénographe muséographe Nathalia Moutinho.
L’installation du F-100 Super Sabre
Les démontage, transport et installation des avions confiés par l’armée de l’air pour l’exposition constitue une véritable prouesse technique. Cette tâche a été confiée à la société Jetstream Aéro, spécialiste de la reconstruction, de la restauration et de la remise en vol d’aéronefs anciens.
> Le projet architectural
La structure originale de la Maison de l’énergie solaire s’inscrit dans une démarche de développement durable. Fruit du bureau d’études Anglade Structures, elle sera composée de caissons de bois empilés. Un bardage en plaques d’acier Corten assurera son étanchéité et lui conférera une forte identité visuelle. Le bâtiment respectera la règlementation thermique BBC.
La fiche d’identité de la sphère :
Dimensions : Bâtiment de 13 mètres de haut ; sphère tronquée à sa base de 18 mètres de diamètre.
Surfaces : Salle de projection de 50 places au sous-sol : 48 m2
Salle d’accueil de d’exposition principale au rez-de-chaussée : 115 m2
Mezzanine d’exposition : 37 m2
Belvédère à 8 mètres au-dessus du sol : 49 m2
> L’identité du site et la scénographie des lieux
L’enjeu de l’identité du lieu était d’allier le passé aéronautique et militaire du lieu et son avenir de site de production d’électricité verte couplé à un nouveau lieu d’accueil du public.
Le logo :
Le sigle BA 136 s’ajuste dans un cercle qui rappelle le tracé d’un élément des marguerites (lieux de stationnement des avions). La signalétique est conçue en déclinaison du logo avec des panneaux directionnels soignés, traités en Corten
Le parcours de visite :
Imaginées autour de trois thèmes distincts : l’électricité d’origine solaire photovoltaique, l’environnement du site et le conservatoire de la base aérienne, les différentes expositions constitueront un parcours didactique partant de la maison de l’énergie solaire dont la sphère offre un point de vue sur les panneaux, se poursuivant à travers des espaces extérieurs bordés de panneaux pédagogiqueset les trois hangarettes qui accueilleront deux anciens avions de chasse ayant stationné sur la base, un turboréacteur et des informations historiques.
> L’ouverture au public et la gestion des lieux
La zone d’accueil du public, incluant la Maison de l’énergie solaire et le Conservatoire de la base aérienne 136 seront confiés dans le cadre d’une convention de prêt à la Communauté de communes du Bassin de Pont-à-Mousson, qui aura en charge la gestion des lieux et l’accueil du public..Elle en fixera les jours et heures d’ouverture. L’entrée sera gratuite.
Chiffres clés
115 MWc |
Le parc solaire de la BA 136 a une puissance installée de 115 mégawatts-crêtes. |
|
|
55 000 habitants |
La production de la centrale est équivalente à la consommation électrique de plus de 55 000 habitants (chauffage inclus). |
|
|
20 ans |
La durée d’exploitation initiale de la centrale. |
|
|
1,5 millions |
Le nombre de panneaux solaires photovoltaïques installés sur la centrale. |
|
|
120 hectares |
Les panneaux couvrent une superficie d’environ 120 hectares. Les terrains occupés par la centrale représentent quant à eux une superficie totale de 367 hectares sur les 520 hectares de la base. |
|
|
8 000 tonnes |
La réhabilitation des terrains est passée par l’évacuation de 8 000 tonnes de terre polluée, ainsi que par la déconstruction de 280 bâtiments, dont 170 préalablement désamiantés. |
Une armée de panneaux sur l'ancienne Base aérienne 136 de Toul-Rosières - Le blog de habitat-durable
Une armée de panneaux sur l'ancienne Base aérienne 136 de Toul-Rosières Située dans les marches de Lorraine, département de Meurthe-et-Moselle, et jouxtant le village de Rosières-en-Haye, à ...