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La difficulté à trouver un logement reste largement reconnue

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La difficulté à trouver un logement reste largement reconnue
La difficulté à trouver un logement reste largement reconnue

Issue du 6ème baromètre Ipsos pour Nexity, réalisé par Ipsos fin août 2014, la note résume une certaine décrispation de la situation en matière de logement, avec des indicateurs moins négatifs qu’en janvier

Ce sont surtout les jeunes (19% des 18-24 ans), les foyers modestes (19% des revenus inférieurs à 1200€ mensuels) et les locataires (17% des locataires au global et jusqu’à 23% pour les locataires en HLM) et les familles (19% des foyers de 5 personnes et +) qui se déclarent préoccupés par le logement.
Est-ce parce que la situation semble moins dramatique qu’au cours des derniers mois, ou parce qu’en comparaison d’un taux de chômage très élevé et d’une croissance économique en berne, la problématique du logement apparaît comme secondaire, ou faisant partie d’une des composantes principales du pouvoir d’achat des Français, responsable de sa baisse ?

Au regard des résultats du baromètre, il apparaît tout de même que les choses se détendent légèrement.

  • Ainsi, si la difficulté à trouver un logement reste largement reconnue, elle est en baisse de 7 points par rapport à janvier et s’établit ainsi au niveau le plus bas jamais constaté depuis le début du baromètre en septembre 2011 : 71% des Français considèrent qu’il est difficile de trouver un logement aujourd’hui en France, vs. 78% en janvier
  • Cette décrispation semble davantage concerner les logements en location : le sentiment qu’il est difficile d’en trouver est désormais ressenti par 54% des Français vs. 61% en janvier, soit une baisse de 7 points. La difficulté à trouver un logement social ou un logement d’urgence sont également moins prégnants qu’en début d’année, mais toujours majoritaires : 69% pour le social (-5 points) et 80% pour les logements d’urgence (-6 points).
  • De fait, la baisse des prix à l’achat est intégrée par les Français : la proportion de ceux qui pensent que les prix à l’achat vont baisser dans les 6 mois à venir continue d’augmenter en septembre, comme cela était déjà le cas depuis plusieurs vagues. Ainsi, il y a désormais 48% des Français (+1 point) qui pensent que les prix des logements anciens vont baisser, quand 36% (-5 points) pensent qu’ils vont augmenter. Pour les logements neufs, la proportion de ceux qui pensent que les prix à l’achat vont baisser augmente également, mais reste inférieure à ceux qui pensent qu’ils vont augmenter : 31% (+2 points) vs. 56% pour l’augmentation (-2 points).
  • En ce qui concerne les prix à la location et malgré les annonces du gouvernement relatives à l’encadrement des loyers dans certaines zones tendues, les pronostics sont toutefois plus pessimistes : en particulier pour les loyers des logements neufs, qui vont augmenter dans les 6 prochains mois selon 73% des Français (+1 point par rapport à janvier), quand seulement 16% pensent qu’ils baisseront (-1 point). Pour les logements anciens, les loyers sont pronostiqués en hausse par 59% des Français (+1 point), en baisse par 28% (+ 2 points).
Une palette d’outils perçus comme efficace pour éviter la hausse des prix des logements neufs
  • Les solutions semblent pourtant exister aux yeux des Français pour lutter contre la hausse des prix des logements neufs. Ainsi, ils sont une très large majorité à considérer que la réduction de la TVA serait une solution efficace (74%, en hausse de 4 points). Une opinion partagée encore plus largement par les employés (80% considèrent que ce serait efficace) et les sympathisants de l’UMP (82%).
  • D’autres mesures recueillent également un avis favorable : le fait de construire davantage dans les zones tendues, perçu comme efficace par 66% de la population, stabiliser dans la durée les aides et les incitations fiscales, par 64% et réduire les coûts des transactions immobilières par 60%, encadrer les prix du foncier, notamment public, perçu comme efficace par 58%.
Mais une confiance très faible dans la politique du logement du gouvernement
  • Toutefois, la confiance dans la politique gouvernementale en faveur du logement, est à l’image de la côte de popularité et de confiance de l’exécutif au global, à savoir non seulement très faible mais en forte dégradation.
  • Ainsi, moins d’un Français sur 4 accorde sa confiance au gouvernement pour mener une politique du logement juste (23%, en baisse de 12 points par rapport à janvier 2013 et de 22 points par rapport à septembre 2012), et moins d’un sur cinq pour mener une politique compréhensible (19%, -14 points et -25 points), efficace (17%, -12 points et -22 points) ou encore, inscrite dans la durée (16%, -16 points et -25 points). En moins d’un an, la dégringolade de la confiance est donc frappante, même si l’on reconnait au gouvernement un certain volontarisme en matière de logement : 42% des Français considèrent aujourd’hui que la place de cette thématique dans l’action gouvernementale est importante, une proportion en hausse de 5 points par rapport à janvier. De même, si seulement 7% pensent que la Président de la république et le gouvernement vont changer les choses en profondeur en matière de logement, ceux qui pensent qu’ils vont changer à la marge sont en augmentation de 8 points par rapport à il y a 20 mois (janvier 2013), à 32%. Les Français n’ont semble-t-il pas été insensibles au plan d’action annoncé par le gouvernement, même s’il en reste 55% pensant que la place du logement n’est pas importante – surtout parmi les sympathisants UMP (65%, vs 48% pour les sympathisants du PS) – et une proportion équivalente (55%) que le Président de la République et le gouvernement ne vont pas changer grand-chose.
Malgré cette décrispation, un problème de prix qui reste majeur
  • Si le manque de confiance dans la politique gouvernementale peut constituer un frein à l’amélioration de la situation, le prix reste en effet LA difficulté majeure en ce qui concerne le logement en France. Ainsi, lorsqu’on demande aux Français quelles sont les deux priorités en matière de logement, ceux-ci répondent à une très large majorité qu’il faut limiter la hausse des prix : 47% la hausse des loyers (+2 points par rapport à janvier 2014), et 32% les prix à l’achat (+4 pts). La performance énergétique des logements perd quant à elle légèrement en importance, citée par 30% des Français vs. 35% en janvier, désormais au même niveau que la construction de logements, citée par 28%, en hausse de 3 points. Favoriser la mixité, qu’elle soit sociale (22%, - 1 pt) ou fonctionnelle (19%, -1 pt), ainsi que développer le logement social (17%, stable) sont considérés comme plus secondaires au regard de cette problématique de prix et donc de solvabilité des ménages.
  • Cette hausse des prix est majoritairement, et de plus en plus, attribuée à l’augmentation des coûts de construction liés aux normes, réglementations et labels (55%, en hausse de 9 points par rapport à septembre 2013), et à la raréfaction et la hausse des prix du foncier (50%, en hausse de 2 points). Les marges des promoteurs sont quant à elles beaucoup moins montrées du doigt, citées par tout de même 41% des Français, mais en baisse de 11 points par rapport à l’année dernière. La pénurie de logements et les aides fiscales accordées à ceux qui achètent pour louer restent beaucoup moins citées, par respectivement 23% (+3 points) et 18% (-2 points) de la population.
Favoriser la construction, un remède perçu comme efficace pour faire repartir la croissance et aider les Français à se loger
  • Le soutien à la construction est également perçu comme un moyen efficace pour résoudre la crise du logement : 84% des Français pensent que c’est important voire prioritaire (-2 points par rapport il y a 2 ans, en septembre 2012). Plus largement, le soutien à la construction est perçu comme important voire prioritaire pour préserver l’emploi dans le secteur du bâtiment par 90% de la population (en hausse de 4 points par rapport à il y a deux ans) et par 79% pour favoriser la croissance française (en hausse de 6 points). A l’heure où la croissance est en berne et le chômage très élevé, les Français semblent avoir entendu le discours sur le rôle du logement et du bâtiment dans l’économie française.
  • D’ailleurs, ils considèrent plus que jamais que la meilleure façon de favoriser la construction de logements serait d’aider l’accession à la propriété (37%, +6 pts) mais également de traiter la question du foncier en libérant des terrains appartenant à l’Etat (26%, -2 pts). Les autres solutions semblent moins efficaces à leurs yeux : l’accélération des procédures administratives pour l’obtention d’un permis de construire est citée par 15%, en hausse de 2 points, l’incitation fiscale à l’investissement immobilier par 14%, en baisse de 3 points. Enfin, le financement de la construction par de l’argent public n’apparaît pas réellement comme une solution pour favoriser la construction de logement, elle n’est citée que par 5% des Français, en baisse de 2 points.
L’Etat reste l’échelon le plus approprié pour traiter la question du logement
  • Si l’aide à l’accession à la propriété est jugée comme le meilleur moyen de favoriser la construction de logement, il apparaît évident que c’est à l’Etat d’en assurer le développement : 52% des Français pensent en effet que c’est le niveau le plus approprié pour définir et mettre en place les dispositifs d’aide à l’accession (+4 pts par rapport à janvier 2014 et +6 points par rapport à septembre 2013), quand seulement 24% pensent que c’est à l’intercommunalité de s’en charger (-8 pts par rapport à septembre 2013) et seulement 20% à la commune (+3 pts).
  • En ce qui concerne la politique du logement en général, les Français sont davantage partagés mais on constate là aussi une demande plus forte d’Etat : celui-ci est considéré comme le niveau le plus efficace pour mettre en place cette politique par 38% des Français (+5 points par rapport à septembre 2013), quasiment au même niveau que l’intercommunalité (36%, -9 points). La commune reste minoritairement perçue comme le niveau le plus efficace (23%, en hausse toute de même de 7 points par rapport à septembre 2013).
  • Ce rôle accru de l’Etat par rapport aux collectivités territoriales va de pair avec l’augmentation de la proportion de Français qui pensent que la politique du logement doit être partout la même, avec des dispositifs d’aide et de défiscalisation identiques sur tout le territoire (49%, en hausse de 6 points par rapport à janvier 2014). Parallèlement, ceux qui pensent qu’elle doit être différente selon les régions représentent également 49% de la population, une proportion en baisse de 6 points. Les Français sont donc divisés sur cette question, de la même façon qu’ils le sont sur le diagnostic sur le problème principal concernant le logement en France : si une majorité relative (38%) pensent qu’il s’agit du manque de logement adaptés pour certaines populations (étudiants, personnes âgées), 30% de la pénurie de logements dans certaines régions (une proportion qui s’élève à 42% chez les Franciliens), et 27% qu’il s’agit du manque de stabilité du cadre législatif et fiscal.
Au total, malgré quelques signaux autorisant l’optimisme, la résignation semble s’installer
  • Ainsi, 50% des Français pensent que les choses en matière de logement vont rester sans changement, tandis que 20% seulement pensent qu’elles vont s’améliorer et 27% qu’elles vont à l’inverse se détériorer.
  • A plus long terme, 60% des Français pensent que la génération suivante connaîtra une situation moins bonne que la situation actuelle en ce qui concerne le logement (-4 points par rapport à janvier 2014) quand seulement 28% pensent qu’elle sera meilleure (+1pt).

Alors que la situation semble se détendre sur un certain nombre d’indicateurs (difficulté à trouver un logement, pronostic sur les prix), il semble qu’il y ait encore beaucoup à faire en matière de logement en France pour que la population reprenne confiance et dresse des pronostics à long terme plus optimistes. La demande d’Etat est forte, mais la confiance dans le gouvernement n’est, semble-t-il pas à la hauteur, malgré un certain volontarisme reconnu.


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