La Réunion vers une autonomie énergétique avec un réseau de chaleur unique au monde, le SWAC Urbain
Avec la signature le lundi 27 octobre dernier d’un octobre d’un « small business act » permettant d’ouvrir un marché de 150 millions d’euros aux petites entreprises de l’île de la Réunion sur la réalisation d’un vaste réseau urbain de climatisation à l’eau de mer déployé sur l’île .
Souhaitant tirer profit de sa situation géographique et du contexte d’insularité, l’île de la Réunion tente résolument vers un objectif d’autonomie énergétique à l’horizon 2030 avec un projet de réseau urbain de climatisation à l’eau de mer, unique au monde par son ampleur.
Déjà utilisé à Hawaï ou en Polynésie, le procédé de climatisation SWAC (« Sea Water Air Conditionning » ou climatisation à l’eau naturellement froide) réside dans l’exploitation de la température des profondeurs de l’océan indien afin de climatiser un ensemble de bâtiments.
Le système de climatisation SWAC pompera l’eau d’origine polaire dans les profondeurs de la mer (une température de 5°C se situant à plus de 1.100 mètres de profondeur) afin de refroidir, à l’aide d’un échangeur thermique, un circuit d’eau douce qui alimente un système de climatisation. Résultat, une économie de 75 % d’électricité économisée.
Coordonné par le Syndicat Intercommunal d’exploitation Des Eaux Océaniques (SIDEO) et ses partenaires (État, Région, Ademe et GDF Suez), le projet doit permettre le déploiement d’un vaste réseau urbain de climatisation à l’eau de mer (le plus grand au monde) à La Réunion.
Le projet ambitionne de climatiser une soixantaine de bâtiments (université, centre commerciaux, aéroport…) dans les villes de Saint-Denis et de Sainte-Marie par le biais du procédé SWAC. Un projet de 150 millions d’euros (90 millions financés par l’État) qui devrait se terminer à l’horizon 2017 et permettre d’économiser 75% d’électricité par rapport aux systèmes de climatisation traditionnels.
De 300 à 400 emplois devrait être créés grâce à ce chantier qui débutera l’année prochaine. Une grande partie de cette main d’œuvre sera notamment en charge de creuser les 23 kilomètres de tranchées nécessaires à l’enfouissement des canalisations (dont 7 kilomètres serviront à acheminer l’eau de mer jusqu’à la côte, et 1 kilomètre pour la rejeter en mer après usage). Un marché conséquent qui offre ainsi d’importantes perspectives économiques sur une île qui compte plus de 135.000 chômeurs.
« Quel beau symbole, quel bel exemple de ce qu’on peut faire ensemble! C’est une commande essentielle pour le secteur du BTP », a déclaré Jean-Lou Bachier, médiateur des marchés publics, à propos de l’ouverture du marché aux entreprises locales (directement ou en sous-traitance).
Système électrique insulaire, La Réunion tire aujourd’hui une grande partie de sa production des combustibles fossiles polluants (un tiers du mix électrique de ce Département d’Outre-Mer provient du charbon et du fuel). Face aux enjeux de la transition énergétique, l’île affiche résolument sa marche vers l’autonomie énergétique par des moyens plus respectueux de l’environnement.
Au total, huit projets fondés sur l’exploitation de l’énergie marine (houle, énergie thermique, climatisation, osmose) ont été mis à l’étude dans le cadre de la stratégie initiée par la Région et le Grenelle de l’environnement, visant à atteindre l’autonomie énergétique de l’île en 2030.
L’ETM (Energie thermique des mers) pourrait assurer à cette date 20% des besoins électriques de base et remplacer l’équivalent de l’importation actuelle de charbon.
Deux tiers de la production électrique de la Réunion sont aujourd’hui d’origine fossile (charbon et fuel). Environ 20% proviennent des centrales hydrauliques et 10% à 15% de la bagasse (résidus ligneux de la canne), de l’éolien et du solaire.
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