L’INSTALLATION D’UN SYSTEME DE VENTILATION NATURELLE ET HYBRIDE ET SES COMPOSANTS
Après avoir publié dernièrement l’importance de ‘’bien concevoir et dimensionner son système de ventilation naturelle…’’, l’article de ce jour s’articule sur l’installation dont l’objet est définir la nature, la qualité et les conditions de mise en œuvre des prestations à fournir au titre des travaux nécessaires à la pose de systèmes de ventilation naturelle et ventilation hybride.
Ainsi, elle peut inspirer la rédaction de CCTP adapté aux configurations du chantier et définit les points particuliers d’attention à porter sur les ouvrages (en construction neuve ou en réhabilitation) en complément pour :
• les travaux préparatoires, le respect des prescriptions et la vérification du matériel livré,
• la mise en œuvre de tous les matériaux et matériels nécessaires à la réalisation des ouvrages, y compris la prise en charge des énergies principales et annexes,
• l’utilisation d’outils sécurisés pour la bonne exécution des travaux sur les bâtiments,
• le traitement et le recyclage des déchets selon la loi du 13 juillet 1992,
• la vérification de la bonne fonctionnalité de l’ensemble du système.
Toutefois, il se peut que certains procédés possèdent leur propre méthode de montage. Dans ce cas, il sera nécessaire de se conformer à leur notice d’installation, au cahier des charges, à une ATEx ou un ATEc en cours de validité.
Responsabilité des professionnels
L'entrepreneur a la responsabilité des aboutissants, des tenants et du parcours correct des canalisations suivant les stipulations du descriptif, en accord avec les autres corps d'état. Il devra soumettre son étude et ses plans de réservations au maître d’œuvre. En tout état de cause, l’installateur devra réaliser un travail fini et soigné (rebouchage, calfeutrements et toutes suggestions).
Pour le bon déroulement des travaux et prévenir tout risque de mauvaise installation du système de ventilation, certaines interventions doivent être impérativement réalisées par des professionnels qualifiés.
Conformité à la réglementation
Dispositions générales
Les ouvrages et composants en ventilation naturelle et hybride doivent être réalisés conformément aux réglementations et normes en vigueur à la date de dépôt du permis de construire. Nous recommandons la création d’un lot spécifique dédié à la ventilation.
La conformité aux normes est garantie par une certification lorsqu’elle existe. Le cas échéant, le fabricant ou distributeur devra fournir un cahier des charges validé par un organisme de contrôle.
Les principales références normatives et réglementaires sont citées aux endroits appropriés dans le texte.
Sécurité liée aux intervenants et usagers
Toute installation doit être réalisée dans le but d’assurer la sécurité de l’ensemble des intervenants (installation, contrôle, maintenance...), être facile d’accès et visitable sur son parcours.
En toiture, des réglementations s’imposent : le Code du travail en vigueur, le décret N° 2004-924 du 1er septembre 2004, modifiant le Code du travail, impose la mise en place de garde-corps garantissant la sécurité des travaux temporaires en hauteur, la norme NF EN ISO 14122-3 d’août 2001 pour la prévention des chutes et pour le dimensionnement et les résistances des équipements de protection etc.
Sécurité électrique
Les travaux d’installation ou de modification du réseau électrique doivent s’effectuer conformément à la norme NF C 15-100 définie par le décret de 2002 UTE C18-510 et UTE C18-530.
Sécurité liée aux produits de combustion
Certains de ces systèmes assurent l’évacuation conjointe des produits de combustion d’un ou de plusieurs appareils non étanches raccordés sur le conduit de fumée.
Dans ces cas, l’installation devra être conforme aux réglementations en vigueur (notamment : arrêté du 2 août 1977, DTU 61.1 et NF DTU 24.1).
Sécurité contre l’incendie
L’installation doit être réalisée de façon à limiter autant que possible l’ignition des composants et la transmission du feu entre appartements. Ces travaux doivent répondre aux exigences de l’arrêté du 31 janvier 1986.
Confort acoustique
Aujourd’hui considéré comme une nuisance majeure, le bruit fait partie des phénomènes qu’il faut maîtriser, au même titre que la sécurité ou la pollution de l’air.
Trois types de nuisances sonores sont à prendre en compte :
• Les bruits de fonctionnement des moteurs de la ventilation hybride qui sont peu générateurs de bruit.
• La protection vis-à-vis des bruits extérieurs : quand un bâtiment est extrêmement exposé, le passage en ventilation générale par conduit peut permettre de réduire les sections d'air en façade par pièces et améliorer l'isolement. A défaut on peut prévoir un conduit d'amenée d'air neuf à l’instar des anciens conduits Ventilation Basse dits VB.
• La protection vis-à-vis des bruits provenant des autres logements (inter-phonie).
Référence à la réglementation :
L'arrêté du 30 juin 1999 relatif aux caractéristiques acoustiques des bâtiments d'habitation s'applique aux constructions neuves et aux parties nouvelles de bâtiments existants. Des exigences d'isolation acoustique renforcées à proximité de certaines infrastructures de transports sont également applicables: arrêté du 30 mai 1996 relatif aux modalités de classement des infrastructures de transports terrestres et à l'isolation acoustique des bâtiments d'habitation dans les secteurs affectés par le bruit; arrêté du 06 octobre 1978 relatif à l'isolement acoustique des bâtiments d'habitation contre les bruits de l'espace extérieur (article2, bruit autour des aérodromes).
Maintenance et sécurité.
Lors de la mise en place des appareils, tout doit être mis en œuvre pour identifier, rendre accessible, intervenir, en toute facilité, sécurité et sans risque de dégradation.
Entrées d’air
Installation des entrées d’air
Les entrées d’air sont, le plus souvent, installées sur les fenêtres ou sur les coffres de volets roulants.
Pour permettre le passage de l’air, il est nécessaire d’avoir réalisé, au préalable de l’installation même du produit, une réservation appelée «mortaise » dont la forme et les dimensions sont présentées.
Il est recommandé que la réalisation des mortaises soit effectuée lors de la fabrication des menuiseries.
L’entrée d’air (ainsi que son auvent) sera fixée sur la mortaise de la fenêtre ou le coffre de volet roulant, de telle sorte qu’elle n’obstrue pas la section libre du passage d’air.
Toute entrée d’air peut être complétée par un dispositif acoustique permettant d’atténuer la pénétration des bruits extérieurs dans le logement.
a) Cas des entrées d’air en traversée de mur :
Pour un affaiblissement acoustique élevé, elles seront prioritairement placées en traversée de mur. Cette solution s’impose si la façade doit répondre à un affaiblissement acoustique facilement supérieur à 39 dB. Il conviendra de définir leur niveau de performance d’isolement acoustique par le calcul en tenant compte des autres composants de la façade
Rappel : La traversée d'un élément de construction (mur...) s’effectue sans diminution de section ni changement de direction (dévoiement).
Dans le cas contraire, le module et l’isolement acoustique doivent être déterminés soit par un essai portant sur l’ensemble constitué par l’entrée d’air, les accessoires et les éléments de construction, soit, dans le cas d’éléments (fenêtres en PVC, fenêtres en aluminium à coupure thermique, etc.) validés par un PV d’essai ou faisant l’objet d’un Avis Technique.
NOTE
Il est rappelé que, dans ce cas, la perte de charge supplémentaire induite par l’élément de construction peut diminuer les débits dans l’entrée d’air, ce qui nécessitera alors une augmentation du nombre d’entrées d’air à mettre en place, tout en respectant les exigences acoustiques.
Les entrées d’air étant prévues par ailleurs, on veillera à éviter les entrées d’air parasites, notamment autour de la porte palière et des coffres de volets roulants.
Protection contre les courants d’air gênants
Les entrées d’air doivent être disposées et aménagées de façon à éviter les courants d’air gênants.
NOTE
Les entrées d’air sont, par exemple, disposées en partie haute du local, ou au-dessus d'un élément chauffant.
Présence d’obstacles
Les entrées d’air doivent être disposées de façon à ce qu’aucun élément de la construction, tels qu’orifices de passage d’air, volets pleins, doubles- fenêtres, etc., ne puisse diminuer de façon sensible le débit les traversant.
Perméabilité
Les entrées d’air doivent être choisies et disposées de façon à éviter les pénétrations d’eau à l’intérieur du logement.
L'auvent extérieur doit être fixé de façon à assurer, sur sa périphérie, l'étanchéité à l'eau.
NOTE Une solution consiste à implanter l’entrée d’air en décrochement de façade d’au moins 15 cm, ou en sous-face du linteau.
Passages de transit
Ces passages peuvent être réalisés au droit des portes intérieures par les actions suivantes :
• installation d’une grille de transfert ;
• installation des blocs-portes présentant, d’origine, des passages d’air sur leur périphérie ;
• rehaussement ou taille de portes de manière à ménager un passage d’air en partie basse.
Bouches d’extraction
Implantation et accessibilité.
Les bouches d’extraction sont installées dans les pièces de service à une hauteur minimum de 1,80 m du sol (arrêté du 31 janvier 1986 et art. 15 de l’arrêté du 2 août 1977). Elles doivent se situer en dehors du périmètre de sécurité dont font l’objet les points d’eau assujettis à la réglementation électrique (NF C15-100).
De plus elles doivent être installées à une distance d’au moins 10 cm des angles de la paroi perpendiculaire.
Les bouches d’extraction doivent être accessibles et déposables sans outils de façon à permettre le nettoyage et l’entretien sans risque de les détériorer. En règle générale, la face avant se désolidarise du support mural et donne accès aux pièces nécessitant un nettoyage afin d'être dégraissées.
Les bouches équipées d’un cadre de fixation avec le conduit de liaison doivent être mises en œuvre à l’aide d’un matériau d’étanchéité. Les bouches équipées d’une commande manuelle de débit (cordelette, etc.), sont disposées de façon à permettre une manœuvre aisée (espace, solidité,...) du dispositif de commande.
Présence d’appareil à gaz raccordé
Le coupe-tirage de l’appareil peut être utilisé pour l’évacuation de l’air vicié dès lors que la partie basse de celui-ci est située à une hauteur minimale de 1,80 m du sol. Si le coupe-tirage est situé à moins de 1,80 m, la sortie d'air vicié devra être réalisée par une bouche d'extraction mise en place sur un conduit de ventilation collectif ou individuel (article 15 de l’arrêté du 2 août 1977 modifié).
En présence d'une ventilation générale et permanente assurée par un système de ventilation naturelle hybride, dans les bâtiments disposant d'appareil non raccordé, une grille d'extraction de section fixe de 100 cm2 n'est pas obligatoire (cf. arrêté du 2 août 1977 relatif aux règles techniques et de sécurité applicables aux installations de gaz combustible et d'hydrocarbures liquéfiés situées à l'intérieur des bâtiments d'habitation ou de leurs dépendances). La ventilation de la cuisine est assurée par une bouche d'extraction ou par le coupe-tirage de l'appareil à gaz raccordé s'il existe.
Hotte de cuisine, sèche-linge, climatiseur mono spli,...
Selon l’arrêté du 24 mars 1982 (article 14), le raccordement de dispositifs mécaniques individuels équipés d’un ventilateur, au conduit d’extraction vertical, est interdit dans les habitations neuves et également en réhabilitation (par exemple : hotte, sèche-linge à évacuation, climatiseur mono split, bouche à hélice...).
Conduits horizontaux en logement
Installation des conduits horizontaux
Les conduits horizontaux doivent disposer d'une structure rigide afin de ne pas se déformer dans le temps, et être constitués par des matériaux auto- extinguibles. Le conduit horizontal peut remplacer un passage de transit (voir chapitre 9.4), dans ce cas deux bouches d'extraction peuvent y être raccordées, l’une pour les sanitaires et l'autre pour la salle de bains.
Dès lors qu’ils respectent les longueurs affichées dans le chapitre conception, il n’y a pas d’obligation de réaliser une pente positive. En revanche, il est déconseillé de réaliser une pente créant un point du parcours plus bas que la bouche d’extraction.
Certains procédés possèdent leur propre méthode de montage. Se référer aux documentations des industriels.
Conduits verticaux
NOTA : En réhabilitation, les pressions motrices générées par les systèmes de ventilation naturelle et hybride font qu’ils peuvent être installés sur des conduits de ventilation ou de fumée existants, tels que les conduits collectifs type shunt ou individuels sans tubage ni chemisage. Dans le cas de la réutilisation de ces conduits, il convient de s'assurer que ces derniers sont ramonés, non obturés et ne présentent pas de fuites importantes.
Prescriptions générales
On distingue les conduits adaptés à la ventilation naturelle et hybride, fonctionnant en basse pression de ceux spécifiques à la ventilation haute pression (VMC).
Les conduits adaptés à la ventilation naturelle et hybride sont prévus pour fonctionner à des dépressions de l’ordre de 10 Pa et peuvent être moins étanches que les conduits adaptés à la ventilation mécanique, qui doivent supporter des dépressions de 100 Pa et plus.
Néanmoins, il faut apporter autant de minutie à la réalisation des différents conduits.
L’étanchéité à l’air dépend notamment des conditions d’emboîtement de scellement des conduits. Les bandes rétractables ou adhésives peuvent être utilisées, à condition d’entourer le conduit convenablement.
Les pièces de raccordement sont nécessairement mâle-femelle avec la pièce femelle tournée vers le haut.
Les conduits de ventilation peuvent être :
• des conduits individuels
• des conduits collecteurs à raccordement individuel de hauteur d’étage (conduit communément appelé shunt) Selon les besoins, des conduits supplémentaires peuvent être installés dans le bâtiment.
Les conduits doivent être verticaux et les dévoiements éventuels doivent être au maximum de 45° et limités à 1 fois seulement.
Les conduits doivent avoir :
• une section uniforme et sans obstacles sur leur parcours
• une trappe de visite en pied de colonne pour la récupération des souillures
• des trappes de visite dans le logement afin d’être contrôlables
Le ou les derniers niveaux sont en sortie directe.
Nature des matériaux.
Les conduits sont dimensionnés et réalisés dans des matériaux conformément aux règles de protection incendie et avec le moins de pertes de charge possibles.
Les conduits rigides sont réalisés en section circulaire ou rectangulaire rigide. Les conduits flexibles ne sont pas admis. Incombustible (M1 minimum), on emploie généralement de l’aluminium ou de l’acier.
Les risques de corrosion étant plus importants en zone marine, une action significative limitant la corrosion devra être réalisée.
Section et épaisseur.
Pour les conduits de type :
• Conduits shunt,
• Conduits spiralés,
• Béton / métallique,
• Section rectangulaire / circulaire...
Quel que soit le matériau utilisé, on retient les diamètres nominaux définis par le dimensionnement de l’étude.
Les épaisseurs minimales à retenir sont les suivantes :
• selon NF EN 1505 et 1506 pour les conduits métalliques à section circulaire ou rectangulaire
• préconisation du fabricant pour les conduits maçonnés
Conduit vide-ordures.
On doit éviter en régime normal de fonctionnement mécanique l’introduction d’air en provenance du conduit vide-ordures. Il est alors préférable de l’isoler ou de ventiler selon les mêmes dépressions et asservissement que les autres conduits se trouvant dans le même logement.
Sécurité incendie
L'ensemble de l'installation doit répondre aux exigences de l'arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l'incendie dans les bâtiments d'habitation.
Débouché en toiture
Regroupement de conduits
Le regroupement de plusieurs conduits sous un même extracteur ou ventilateur est réalisable. Pour la fumisterie, il faut respecter le DTU 24.1.
Composant terminal
Le composant terminal est sélectionné en fonction de ses caractéristiques Débit/Pression dont le point de fonctionnement est conforme à l'objectif de débit à extraire. Lorsque des conduits de fumées sont régroupés, la section de l'extracteur doit répondre aux exigences du NF DTU 24.1.
Antenne
À l’instar d’un effet de masque, les diverses antennes et autres paraboles sont soumises au même éloignement des émergences que les obstacles. Pour la maintenance, en raison des puissances importantes qu'elles utilisent, les consignes particulières de sécurité doivent être respectées avec les antennes d'émission de type réseaux (diffusion, réseaux radio privés, GSM...), ainsi que pour les phénomènes de courants électromagnétiques CEM.
C’est pourquoi l’installation doit être faite en dehors de la zone de sécurité définie ci-dessous (en dehors de cette zone, il n'y a pas de risque particulier compte tenu de l'affaiblissement rapide de la puissance par la distance et du diagramme de rayonnement de l'antenne).
Pièces d’adaptation
Suivant la configuration des débouchés de conduits, il peut être nécessaire d'installer une pièce de forme aéraulique (passage d'une section circulaire à une section rectangulaire sans angle vif) qui permet de réduire la perte de charge de l'ensemble.
Extracteurs
Prescription générale
Ils sont situés hors des zones de turbulence ou d’effet de masque et en zone non confinée.
Lorsqu’ils sont motorisés, ils doivent être munis d’un système de détection de défaut de type sécurité positive afin de veiller en cas d’arrêt d’un extracteur (parmi plusieurs) sur un même empilement de logements à ne pas créer un risque de siphonnage. Le coffret d'alimentation doit être muni d'un sectionneur cadenassable suivant NF C15-100. À défaut, les extracteurs doivent être munis d’un interrupteur de proximité pour les arrêter lors d’une intervention d’un service agréé.
Ils doivent permettre l’évacuation des débits préconisés. L’installation doit permettre le ramonage des conduits.
En cas de panne d’un extracteur statique, stato-mécanique ou ventilateur basse pression, motorisé, ce dernier doit permettre l’évacuation en tirage naturel.
Caisson
Pour les systèmes de ventilation hybride nécessitant la mise en place d’un caisson sur la toiture, l'installation du système doit se faire conformément au DTU 43.1 et 43.2 et permettre l’entretien et la réfection des ouvrages d’étanchéité (Figure 9.14 : mise en œuvre caisson). Le caisson sera positionné de préférence sur les parties communes afin d’éviter au maximum les transmissions sonores au logement.