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Une brique de lait dans la cour de l'Hôtel de ville de Bordeaux

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Une brique de lait dans la cour de l'Hôtel de ville de Bordeaux

Une brique de lait dans la cour de l'Hôtel de ville de Bordeaux

Dans le cadre de la 6ème édition d’AGORA 2014, Biennale de Bordeaux, architecture-urbanisme-design, qui accueille de très nombreux grands architectes et les plus grands urbanistes.

Au fil des éditions, Agora a acquis une personnalité singulière au regard des autres biennales européennes. Elle est populaire, et fréquentée par un public qui n’est pas un public de spécialistes, culturelle, car elle s’ouvre chaque année un peu plus à des disciplines autres que l’urbanisme et l’architecture : cinéma, arts plastiques, photographie, littérature; et enfin politique, dans la mesure où elle pose les vrais débats de société qui sont ceux des « vieilles » villes européennes.

La 6ème édition d’Agora se tiendra les 11, 12, 13, 14 septembre dans le Hangar 14 - cœur du dispositif, lieu de l’exposition Espace public [Limites] - avec des ramifications dans tous les quartiers de la ville et dans la métropole bordelaise. Le commissaire de l’exposition d’Agora 2014 est l’architecte-urbaniste Youssef Tohmé associé à la scénographe hollandaise Petra Blaisse (agence Inside/Outside) et au Studio DB pour le graphisme.

Les présidents des différents prix jugés en amont de la Biennale et remis à l’occasion d’Agora sont en 2014 l’architecte portugais Eduardo Souto de Moura, pritzker price 2011, Francesco Bandarin, sous-directeur de la culture à l’Unesco, Arturo Dell’Acqua Bellavitis, président de la triennale de Milan, le photographe Georges Rousse et Anne Bosredon-Monnier, designer culinaire.

L’espace public, champ de la transformation du quotidien :

Si l’espace public est à la mode, sa définition est complexe. Agora 2014 va s’attacher à lui donner visibilité et lisibilité, explorant toutes les dimensions de cet espace, lieu politique par excellence, lieu des manifestations (libération de Paris, de la chute du mur de Berlin, des révoltes du printemps arabe...) mais également Agora grecque, le forum, le lieu de rencontre, d’ouverture, de partage, où la question des limites reste une question majeure ; les limites de l’espace public peuvent être physiques, fonctionnelles ou symboliques, et mouvantes selon les usages, selon les pays et les civilisations... six films portant sur six villes (Bordeaux, Skopje, Tokyo, Beyrouth, Mexico et Ouagadougou) dresseront un état des lieux dont on pourra mesurer la variabilité selon la nature des cadres posés, selon la prédominance des paramètres économiques, symboliques ou pratiques qui y sont en jeu.

A l’heure où toutes les villes occidentales s’attachent à créer des espaces publics inclusifs, sympathiques, débarrassés de leurs voitures, le risque est grand de voir se développer partout les mêmes aménagements propres, lisses, sans surprise, aseptisés voir stérilisés.

La discussion est donc ouverte par AGORA 2014 et par Youssef Tohmé pour lequel « L’espace public est le champ très précieux de la transformation du quotidien. Parce qu’il est l’espace de tous les possibles, il a le pouvoir de nous entraîner hors de nous-mêmes. Sa valeur dépend de son potentiel d’expérience et d’aventure ».

C’est à travers ce prisme que le plasticien Franck Scurti capte et détourne les objets de la société contemporaine avec humour : il les remanie et les déplace dans un contexte artistique. La création devient une capture des signes à disposition, une opération faussement objective qui participe de menus décalages.

Du 4 au 16 septembre, Agora 2014 propose, en partenariat avec le FRAC Aquitaine, de découvrir une œuvre grandeur nature Franck Scurti (280 (H) x 953 x 232 cm).

Créée en 1996, Mobilis in Mobili a été acquise par le FRAC Aquitaine en 1997. Cette étonnante habitation, une brique de lait de 4 tonnes qui se transforme en caravane pouvant accueillir des visiteurs par groupe de 5, fait le déplacement des réserves du Frac à La Brède jusqu'à Bordeaux où elle sera exposée et visitable dans la cour de l'Hôtel de ville à l'occasion de la Biennale... proposant aux visiteurs une perspective singulière à apprécier depuis la place Pey-Berland.

Entre ready made et minimalisme, la Biennale offre à l'artiste l'espace nécessaire à l'exposition de cette œuvre légère. L'artiste a pour habitude de détourner les objets de la société contemporaine de leur contexte avec humour, brisant leur signification habituelle. Cette brique déstabilise la réception des signes, brouille l'identification du lien qui unit le signifiant au signifié, la chose et son nom. Elle s'inscrit bien dans cette recherche d'un espace temps singulier proposé par le plasticien dans ses œuvresprécédentes : « Reflets » à la gare de Toulouse Matabiau en 2013 présentait des panneaux publicitaires lumineux déformés comme le sont les objets reflétés par l'eau, ou encore « N.Y.6 am » faisait d'une boite de sardines aux proportions humaines un lit proposé aux visiteurs.


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