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Le coût des énergies renouvelables va baisser alors que celui des combustibles fossiles et l'énergie nucléaire va augmenter…

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Le coût des énergies renouvelables va baisser alors que celui des combustibles fossiles et l'énergie nucléaire va augmenter…

Le coût des énergies renouvelables va baisser alors que celui des combustibles fossiles et l'énergie nucléaire va augmenter…

Selon Bastian Hermisson, directeur de la Fondation Heinrich Böll, Union Européenne « le Sommet européen d'octobre devrait renforcer l'engagement de l'UE envers les renouvelables, l'option qui présente le meilleur rapport coût-efficacité pour le futur mix énergétique de l'UE. L'approche « business as usual » nuit à l'environnement, à la santé et l'économie. La mise en œuvre d'une stratégie renouvelable est moins onéreuse qu'une conventionnelle à moyen et long terme. »

Des objectifs économiques et environnementaux exigent parfois des voies d’actions à contre courant. Face au trilemme de l’Europe pour la protection du climat, en assurant la sécurité d’approvisionnement et une énergie abordable pour une économie compétitive, le rapport « Les énergies renouvelables : la seule voie vers un système énergétique sûr, abordable et respectueux du climat pour 2030 », publiée dernièrement par la Fondation Heinrich Böll, démontre qu’il n’existe cependant qu’une solution : une hausse de la part des énergies renouvelables. Celles-ci non seulement réduisent considérablement les émissions ; elles créent aussi des emplois et permettent à l’économie européenne de faire, à moyen et long terme, de véritables économies.

Le rapport montre que la politique énergétique européenne est confrontée à des défis majeurs. Faire face à la crise climatique impose une réduction spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre (GES), en gardant à l’esprit les questions de sécurité d’approvisionnement et de prix abordables. La consommation énergétique étant de loin la source d’émissions de GES la plus importante, le secteur énergétique est donc de la plus haute importance.

Dans sa synthèse le rapport mentionne qu’une baisse de la consommation énergétique par une hausse de l’efficacité énergétique est la meilleure et la plus accessible des ressources de réduction des coûts. Que le secteur énergétique bénéficie d’un excellent potentiel technique pour le changement ainsi qu’une baisse relativement faible des coûts des GES. Le rapport précise que dans les États membres de l’UE, un grand nombre d’anciennes centrales électriques conventionnelles sont à remplacer ou à moderniser dans les années et décennies à venir. Hors, poursuit-il, cette opération exigera des investissements importants et aura, avec ou sans politiques de protection climatique, une incidence sur les prix et les coûts futurs de l’énergie. C’est à la fois un défi et une grande opportunité. Dans ce cadre, l’étude estime qu’une modernisation de l’infrastructure énergétique de l’Europe respectueuse du climat, en particulier dans les centrales, les réseaux électriques et les systèmes de chauffage, permettrait d’éviter des frais supplémentaires. Par contre, la modernisation de l’infrastructure conventionnelle des énergies fossiles et nucléaires entraînera des coûts environnementaux élevés, et éventuellement des investissements échoués coûteux.

Ensuite, le rapport note que malgré la nécessité d’investissements dans de nouvelles centrales électriques respectueuses de l’environnement, les signaux économiques envoyés par les marchés de l’électricité dans de nombreux États membres ne les favorisent pas. Un investissement effectué soit en centrales conventionnelles soit en installations renouvelables, nécessitera des fonds supplémentaires. De plus, le rapport considère qu’une comparaison de la totalité des coûts des nouvelles installations faciliterait la décision de centrales conventionnelles ou renouvelables. Un certain nombre d’études indiquent que l’énergie éolienne terrestre – bientôt rejointe par l’énergie solaire photovoltaïque – ne coûte pas plus cher que l’électricité conventionnelle.

Le rapport rajoute que la tendance actuelle étant la hausse du coût de l’énergie conventionnelle et la baisse de celui des énergies renouvelables, il est probable qu’à l’avenir, la plupart des énergies renouvelables coûtent moins cher que l’énergie conventionnelle. Ce qui sera d’autant plus vrai si les coûts externes des dommages climatiques ou l’assurance contre les risques d’accidents nucléaires par exemple étaient pris en compte. Le besoin d’une capacité de réserve (« back-up ») pour les énergies renouvelables variables, comme l’éolien et le solaire, ne modifie pas ce calcul. De nombreuses technologies peu onéreuses avec un potentiel énorme existent, et leur utilisation ne représenterait qu’une petite part des coûts totaux de production d’électricité.

Il faut insister sur le fait, souvent négligé, que l’expansion rapide des sources d’énergies renouvelables présente un certain nombre d’avantages importants. En dehors de la baisse des émissions de GES et d’autres charges environnementales et sociales, les énergies renouvelables réduisent la dépendance à l’importation énergétique et ses coûts, elles augmentent la sécurité énergétique, renforcent les économies locales et créent des emplois.

Enfin, le rapport termine sur le fait que présentés fin Janvier 2014 par la Commission européenne, les documents accompagnant le Livre blanc sur le cadre des politiques climatique et énergétique à l'horizon 2030 indiquent que la hausse continue des prix de l’énergie n’est pas forcément liée aux énergies renouvelables. Notons toutefois que les chiffres donnés par l’analyse d’impact de la Commission qui présentent les énergies renouvelables comme plus onéreuses qu’elles ne le sont en réalité, sont trompeurs. En particulier, les estimations de coûts pour les centrales nucléaires sont beaucoup trop faibles tandis que celles pour l’énergie solaire photovoltaïque trop élevées. Des estimations de coûts plus réalistes révèleraient probablement que la mise en œuvre d’une stratégie renouvelable est moins onéreuse qu’une conventionnelle. Couplée à des mesures d’efficacité énergétique, les industries et les citoyens européens pourraient profiter d’une baisse des coûts totaux énergétiques.

 Les coûts (LCOe) de la production d’électricité à partir de sources différentes, basés sur une série d’études et les prix d’exercice payés par le système de rachat allemand (eeG).

Les coûts (LCOe) de la production d’électricité à partir de sources différentes, basés sur une série d’études et les prix d’exercice payés par le système de rachat allemand (eeG).

Le rapport établit 8 recommandations :

1. En donnant des conditions réglementaires stables, les objectifs contraignants pour les énergies renouvelables à l’échelle nationale, assurent la sécurité des investissements contribuant ainsi à diminuer le coût des technologies renouvelables. Les objectifs ambitieux de réduction des émissions, le déploiement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique contraignants à l’échelle européenne et nationale à l’horizon 2030 sont nécessaires pour faire face à la crise climatique et assurer une transition énergétique rentable en Europe.

2. Favoriser les investissements dans les énergies renouvelables par des régimes de soutien et un cadre stable sera également nécessaire au-delà de 2020. Le soutien apporté aux technologies émergentes et existantes par le tarif de rachat pour les énergies renouvelables a réussi à réduire les coûts de production d’électricité renouvelable. Les différences régionales et les points de départ de chaque pays devraient permettre aux États membres de concevoir leur propre régime de soutien selon la technologie, la taille et les conditions de marché nationales et leur capacité d’adaptation à l’évolution des technologies et des prix. Les Lignes directrices sur les aides d’État à la protection de l’environnement et à l’énergie devraient donner assez de flexibilité aux États membres afin qu’ils décident de la forme la plus appropriée de l’instrument de soutien.

3. Afin d’optimiser l’utilisation de l’énergie renouvelable, les États membres engagés dans la transition vers les énergies renouvelables devraient renforcer l’échange des bonnes pratiques. Et exploiter, sur une base volontaire, les mécanismes de coopération et travailler à des régimes de soutien reliés entre eux afin d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables dans le marché énergétique intérieur.

4. Renforcer l’efficacité de la coopération macro-régionale entre les États membres de l’UE, y compris l’expansion du réseau de distribution et des capacités de transmission ainsi que les interconnexions transfrontalières, afin de réduire la nécessité de capacité nationale de réserve (« back-up »), de ne pas écourter la production d’électricité renouvelable et converger, à travers des marchés interconnectés, vers une baisse des prix de l'énergie.

5. Fonder la planification du réseau électrique sur des objectifs nationaux à long terme pour les énergies renouvelables afin d’identifier l’infrastructure nécessaire à la transformation vers un système énergétique basé sur les énergies renouvelables. En dehors des réseaux électriques, d’autres formes de flexibilité, comme la gestion de la demande devraient être prises en compte lors du processus de planification.

6. Encourager une capacité de production et demande flexible et contrôlable à un coût d’in- vestissement plus faible que la construction de nouvelles centrales conventionnelles. Ces options de flexibilité incluent la gestion de la demande, la mise à jour des générateurs dans les centrales hydroélectriques existantes, les centrales électriques à biomasse, les générateurs de secours existants, les batteries et d’autres nouvelles options de stockage. Avec les sources d’énergie renouvelables, comme l’éolien et le solaire, ces options peuvent se substituer complètement aux centrales fossiles et nucléaires, à un coût total moindre.

7. Les coûts externes liés à la consommation énergétique, comme les dommages environnementaux, devraient être complètement intégrés. L’internalisation des coûts externes de la pollution par les GES est l’objectif principal du Système communautaire d’échange de quotas d’émissions (SCEQE). Toutefois, le marché du carbone ne fonctionne pas correctement. L’UE doit notamment s’attaquer de toute urgence au surplus de quotas d’émissions dans son Système d’échange de quotas d’émissions (SEQE) et prendre des mesures structurelles significatives. En outre d’autres coûts externes, comme ceux d’accidents nucléaires potentiels, la pollution de l’air et les risques sanitaires doivent être entièrement intégrés.

8. Afin d’optimiser la rentabilité des solutions d’un avenir fondé sur les renouvelables, la transition du système énergétique exige l’intégration de tous les secteurs énergétiques – l’électricité, le chauffage/refroidissement et le transport. Ce qui inclut à long terme, l’usage d’électricité renouvelable dans les secteurs du chauffage/refroidissement et du transport, afin d’équilibrer la variabilité des énergies renouvelables, au niveau local et régional en particulier et augmenter le potentiel de stockage de l’électricité.

Chiffres de la Commission européenne concernant les subventions de l’électricité pour les pays membres en 2011, plus de 130 milliards d’euros au total.

Chiffres de la Commission européenne concernant les subventions de l’électricité pour les pays membres en 2011, plus de 130 milliards d’euros au total.


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