Entre 2001 et 2012, l’intensité énergétique dans le secteur industriel a diminué de 11,1 %.
Le Service de l’observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable a publié dans la série Chiffres & statistiques les indices de l’intensité énergétique du secteur industriel entre 2001 et 2012. La note mentionne qu’entre 2001 et 2012, l’intensité énergétique dans le secteur industriel a diminué de 11,1 %. Cette évolution résulte d’une baisse de la consommation énergétique (- 21,1 %) plus forte que celle de la production industrielle (- 11,2 %). la baisse de l’intensité énergétique s’explique pour 87 % par l’amélioration des processus technologiques et pour 13 % par un changement structurel du secteur industriel. la sidérurgie et la chimie contribuent pour moitié au repli de l’intensité énergétique industrielle.
Dans le détail, la note observe donc qu’entre 2001 et 2012, l’intensité énergétique a diminué de 11,1 % dans l’industrie, soit une baisse annuelle moyenne de 1,1 % environ. Cette évolution résulte d’une baisse de 21,1 % de la consommation énergétique finale et de 11,2 % de la production industrielle sur ces onze années.
Sur la période, la consommation de produits énergétiques recule en moyenne chaque année de 2,1 % avec une baisse marquée en 2009, année de repli économique. Cette année marque également un décrochage pour la production industrielle qui a reculé de 1,1 % par an entre 2001 et 2012 en moyenne, mais de 16,4 % cette année-là.
L’intensité énergétique se définit comme le rapport entre la consommation énergétique finale et la production industrielle. L’efficacité énergétique est le rapport inverse. Plus l’intensité énergétique diminue, plus l’efficacité énergétique s’accroît.
Pour une production constante, une amélioration de l'efficacité énergétique correspond à une réduction de la consommation énergétique pour un même service rendu.
Disparités en termes de performances industrielles et d’efficacité énergétique au sein des Etats membres
évolution de la consommation énergétique finale, de la production industrielle et de l’intensité énergétique entre 2001 et 2012
Le ralentissement économique post-2007 a freiné les gains d’intensité énergétique :
Entre 2001 et 2007, le PIB en volume a progressé de plus de 11 %. Sur cette période économique favorable, la production industrielle a augmenté de 3,1 %, tandis que la consommation finale d’énergie a baissé de 5,8 %. Ainsi, l’intensité énergétique a diminué de 8,3 %. Entre 2007 et 2012, phase de récession puis de croissance atone, en revanche, la production industrielle et la consommation finale d’énergie de l’industrie ont diminué respectivement de 13,9 % et 19,9 %. Au total, l’intensité énergétique a tout de même diminué sur ces cinq années (- 3,1 %), mais bien moins que pendant la période de dynamisme économique qui les a précédées.
L’intensité énergétique a ainsi diminué plus rapidement sur la période 2001-2007 qu’après 2007. Cela peut s’expliquer par le fait qu’en période de récession, d’une part, les capacités de production ne sont pas utilisées de manière optimale, d’autre part, la consommation fixe (chauffage, éclairage...) ne diminue pas. Les deux effets empêchent la consommation d’énergie de baisser proportionnellement à la production, ce qui a tendance à augmenter le ratio d’intensité énergétique ou à freiner sa baisse. À l’inverse, en période de contexte économique porteur, les entreprises sont plus enclines à investir dans des équipements plus performants entraînant au passage des économies d’énergie. L’intensité énergétique baisse d’autant. Entre 2001 et 2007, l’investissement des entreprises de produits manufacturés a ainsi progressé en moyenne de 1,7 % par an, alors qu’il a reculé de 1,2 % par an entre 2007 et 2012.
L’évolution de l’intensité énergétique peut résulter de deux effets (cf. encadré méthodologique). Tout d’abord, au sein de l’industrie, le poids de chacun des secteurs varie et comme chaque secteur n’a pas la même intensité énergétique, cette modification de structure (ou effet structurel) entraîne mécaniquement des variations de l’intensité énergétique globale. Cette dernière peut également varier suite à des modifications de processus de production (effet technologique) ou de changement d’activité fine du secteur.
Entre 2001 et 2012, l’intensité énergétique a diminué de 1,05 % par an en moyenne, dont une baisse de 0,92 % due à l’effet technologique. L’effet de structure a donc une incidence limitée. L’écart entre les deux effets est moindre durant la période de faible croissance économique (2007-2012), mais l’effet technologique demeure prépondérant.
Les trois quarts de la consommation énergétique finale industrielle se concentrent dans quatre secteurs. Ainsi, en 2012, la chimie, la sidérurgie, les industries alimentaires et les minéraux non métalliques représentent respectivement 29 %, 18 %, 14 % et 13 % de la consommation finale énergétique. Le poids cumulé de ces quatre activités a légèrement progressé entre 2001 et 2012.
décomposition du taux d’évolution de l’intensité énergétique de l’industrie en un effet technologique et un effet de structure
Une diminution de la consommation plus forte que celle de la production dans la majorité des secteurs :
Entre 2001 et 2012, la consommation énergétique finale a diminué de 21,1 % dans l’industrie. Elle a reculé dans tous les secteurs. Cette baisse a été très forte dans le secteur du textile (- 70,8 %), mais cette activité représente moins de 1 % de la consommation de l’énergie industrielle en 2012. La consommation a également fortement reculé dans le secteur des métaux non ferreux (- 39,0 %) et le secteur de l’automobile (- 35,8 %). Elle a été moins forte dans le secteur du papier et du carton (- 7 %), l’industrie des minéraux non métalliques (- 13,2 %) et l’industrie alimentaire (- 14,9 %).
En onze ans, la production de l’ensemble de l’industrie a reculé de 11,2 %. Seules la chimie et les industries alimentaires échappent à cette tendance. Comme pour la consommation d’énergie, le textile enregistre la plus forte diminution (- 68,1 %). Dans le secteur des métaux non ferreux, la baisse atteint 46,1 %.
Entre 2001 et 2012, l’intensité énergétique a diminué de 11,1 % dans l’industrie. L’industrie automobile (et matériel de transport) affiche la plus forte baisse (- 26,3 %) sous l’effet d’un recul de la consommation d’énergie trois fois plus fort que celui de la production. Viennent ensuite la chimie (- 21,1 %) et l’industrie alimentaire (- 17,0 %), dont la production a augmenté sur la période. À l’opposé, les secteurs dont l’intensité énergétique augmente (industries diverses, industrie du papier-carton, minéraux non métalliques et métaux non ferreux) sont parmi ceux dont la production industrielle a le plus diminué entre 2001 et 2012.
consommation, indice de production, intensité énergétique et contribution des sous-secteurs de l’industrie
Effet technologique et effet structurel ont des impacts variables :
Comme pour l’ensemble de l’industrie, les effets technologique et de structure n’ont pas la même incidence sur l’évolution de l’intensité énergétique de chaque activité. De par leur poids dans la consommation totale d'énergie et la diminution de leur intensité énergétique, la sidérurgie et la chimie contribuent pour moitié à l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’industrie.
La sidérurgie est l'activité qui contribue le plus à la diminution de l’intensité énergétique de l'industrie. L'amélioration des processus de ce secteur et l’effet structurel y jouent à parts égales, le poids de la sidérurgie diminuant au sein de l’industrie. La chimie est le secteur où l'effet technologique contribue le plus fortement à la baisse de l’intensité énergétique (- 5,8 points) traduisant un effort dans la sobriété technologique. L’incidence de l’effet technologique est partiellement compensée par l’effet structurel, la part de la chimie dans l’industrie augmentant significativement. À l’opposé, l’intensité énergétique dans le papier-carton s’est accrue entre 2001 et 2012, principalement du fait d’un effet technologique défavorable, partiellement compensé par l’effet structurel. Celui-ci résulte d’une baisse de la production du secteur deux fois plus importante que la moyenne industrielle.
Pour ces trois activités, les effets technologiques et structurels contribuent à l’intensité énergétique de la même manière entre 2001 et 2007 et entre 2007 et 2012.
Aucun secteur de l’industrie ne cumule un effet structurel et un effet technologique qui entraînent tous deux une hausse de l’intensité énergétique.