Sale Temps pour la planète ‘’La Roumanie – Contre les fléaux du temps’’
Le mardi 12 août 2014 à 20h40...... sur France 5...
Pour cette saison inédite, cette série documentaire part une nouvelle fois à la rencontre d'hommes et de femmes dont le pays, l’île, la ville, le village sont en première ligne face aux catastrophes naturelles. Inondations, tempêtes, ouragans, tornades, tremblements de terre, glissements de terrain ne sont pas une lointaine et hypothétique menace. Même si elles ne sont pas prévisibles avec précision, leur récurrence est une certitude au regard du passé. La connaissance de ce passé devrait permettre d'inventer les moyens de s'en protéger. Mais les hommes semblent préférer l'oubli à la mémoire. Mauvais choix au moment où le changement climatique contribue à augmenter le nombre et la puissance de ces phénomènes violents ou de leurs effets.
Nouvel épisode, après celui consacré aux Etats-Unis, celui-ci nous emmène au cœur de l’Europe centrale et orientale, la Roumanie qui est menacée dans ses terres et sur ses côtes par le réchauffement climatique. Pour cette huitième saison inédite, la série Sale Temps pour la planète poursuit son tour du monde des menaces qui planent sur notre environnement.
La Roumanie est un pays mal connu. Pourtant membre de l’Union Européenne depuis 2007, elle nous renvoie souvent l’image d’un pays d’un autre temps. Toujours meurtrie par la dictature communiste dont elle porte encore les stigmates, elle peine à trouver sa place au sein de la famille européenne. Et aujourd’hui, les éléments s’en mêlent. Ce pays de 20 millions d’habitants dont la capitale Bucarest est à seulement 3 heures d’avion de Paris fait face à une véritable crise climatique. D’après l’ONU, la Roumanie est l’un des pays européens les plus exposés aux risques naturels et au changement climatique.
Il y a l’eau tout d’abord. Chaque année, des pluies torrentielles s’abattent sur le pays, provoquant des inondations de plus en plus violentes d'une année sur l’autre. Sur le littoral de la Mer Noire, les plages disparaissent, les hôtels sont désertés. Le secteur touristique, en pleine expansion, est en péril. Enfin, un autre élément menace et celui-ci est moins connu : la terre, qui peut trembler à tout instant. Et l’histoire le rappelle. En 1977, un puissant séisme tuait 1500 personnes à Bucarest. Aujourd’hui, 10 000 vies seraient en danger.
Aux confins de l’Europe de l’Est, la Roumanie est sans doute le plus méconnu des pays latins. A peine sait-on que la terre natale du légendaire comte Dracula s’étend des Carpates à la mer Noire et qu’au siècle dernier elle a successivement connu le fascisme, puis le communisme, avant de se libérer du joug de Ceausescu en 1989, après vingt-cinq ans de règne sans partage. Libérée de la dictature, la Roumanie a depuis intégré l’Union européenne (2007), avant d’être frappée de plein fouet par la crise. Elle est aussi, c’est moins connu, peu épargnée par les catastrophes naturelles. A l’est du pays, la côte de la mer Noire s’érode ainsi lentement, mais inéluctablement. Depuis 1960, la mer gagne du terrain chaque année sur les plages et l’intensification du nombre de tempêtes laisse craindre le pire pour la région la plus touristique du territoire. Les changements climatiques ne sont pas les seuls responsables du phénomène : en participant à la déviation des sédiments et en redistribuant les courants marins, les immenses digues qui protègent les ports de la côte ont aussi joué un rôle dans l’érosion. L’Etat a décidé d’agir, mais les travaux tardent à se concrétiser…
Toutes sortes de menaces
Les pouvoirs publics temporisent également dans la capitale, Bucarest, où une autre menace pèse sur la population. Chacun sur place se souvient du terrible tremblement de terre de 1977 qui avait provoqué la mort de plus de 1 500 personnes et rayé 32 000 maisons et bâtiments de la carte. Aujourd’hui encore, un millier d’immeubles de l’époque sont dans un état d’extrême délabrement et ne résisteront pas à un nouveau séisme s’ils ne sont pas consolidés. Dans un pays où la terre tremble en moyenne cinq cents fois par an, on vit dans la peur permanente de nouvelles secousses… Au nord-est de Bucarest, le bassin du Siret est, quant à lui, régulièrement inondé. En 2005, une crue majeure a provoqué de nombreuses pertes humaines et l’évacuation de milliers de personnes. Le Fonds de solidarité de l’Union européenne a financé les travaux de réhabilitation des digues de la région à hauteur de plus de 100 millions d’euros depuis la catastrophe. Avec ses moyens modestes, la Roumanie tente de limiter l’impact des catastrophes naturelles qui la menacent mais, sans l’aide internationale, elle peine à y faire face.
Face à la crise climatique qui s’annonce, face à la terre qui peut trembler à tout moment, face à un passé qui ne passe pas et toujours en quête de sa place au sein d’une Europe inlassablement appelée à la rescousse financière, la Roumanie est plus que jamais un pays sous tension.
Série documentaire
Durée 5 x 52’
Auteur Morad Aït-Habbouche
Réalisation Thomas Raguet
Production Elle est pas belle la vie ! / M.A.H. Prod, avec la participation de France Télévisions
Année 2014