De 1999 à 2012, le linéaire cyclable en Ile-de-France a triplé : +157 % pour atteindre plus de 3 500 km

De 1999 à 2012, le linéaire cyclable en Ile-de-France a triplé : +157 % pour atteindre plus de 3 500 km

L’IAU îdF a publié ce mois-ci une étude faisant le point sur la situation des aménagements cyclables en Île-de-France et leur évolution depuis 2007. Elle montre que de 1999 à 2012, le linéaire cyclable en Ile-de-France a triplé : +157 %

Depuis 1999, l’IAU îdF suit attentivement les réalisations des aménagements cyclables sur l’ensemble de la région Île-de-France. La dernière enquête régionale date de 2007. En 2012, une nouvelle enquête menée par la région Île-de-France et l'IAU îdF auprès des 1 281 communes franciliennes, des 115 intercommunalités et des 8 conseils généraux a permis une actualisation des données, plus de précision de l’information et l’introduction d’une nouvelle catégorie d’aménagement : le double-sens cyclable.

L’enquête a permis de mettre à jour les aménagements cyclables sur 300 communes et 23 intercommunalités (soit un taux de réponse de 23 % environ).

Les analyses n’ont pas porté que sur les collectivités locales ayant répondu à l’enquête mais prennent en compte l’ensemble des communes où des aménagements cyclables ont été répertoriés depuis plus de treize ans, soit un total de 593 communes. Il est à noter que 552 communes franciliennes, toutes situées dans les départements de grande couronne, ne possèdent aucun aménagement cyclable sur leur territoire.

Deux découpages territoriaux sont utilisés pour rendre compte de l’analyse des données :

• Un découpage « administratif » par département utilisé pour la comparaison avec les anciens inventaires.

• Un découpage basé sur la morphologie des territoires. Il distingue Paris et le cœur d’agglomération formant le « cœur de métropole », « les communes de l’agglomération centrale », les communes urbaines de l’espace rural sous le nom d’« agglomération des pôles de centralité » et les autres communes de l’espace rural sous l’appellation « bourgs, villages et hameaux » ou BVH.

L’enquête s’est donc ouverte sur l’état actuel des aménagements, leur répartition géographique et l’évolution dans leur mise en œuvre. Le linéaire cyclable atteint 3 532 km et se concentre sur l’agglomération centrale et le cœur d’agglomération. L’enquête apporte un élément nouveau avec le recensement de 359 km de doubles-sens cyclables. L’analyse a permis de mettre en valeur les 99 communes les plus aménagées en faveur du vélo.

L’évolution depuis 2007 est mesurée : le linéaire cyclable continue à s’étoffer (+ 61% entre 2007 et 2012). Durant cette période, un changement qualitatif dans les choix d’aménagement est engagé avec une forte progression des aménagements partagés avec le piéton.

L’étude rend compte du jeu d’acteurs œuvrant en faveur du vélo. Un état des lieux de leurs politiques et de leurs rôles est brossé.

Enfin, les enjeux à venir ouvrent des pistes de réflexion pour atteindre un meilleur partage de l’espace public en faveur des modes actifs.

En guise de conclusion, l’IAU îdF précise que la réalisation des aménagements cyclables a connu une nette accélération depuis la fin des années 2010 atteignant désormais plus de 3 500 km de linéaires aménagés. La grande couronne, avec 63 % du linéaire régional, rattrape son retard, tout particulièrement en Seine-et-Marne et dans les Yvelines. Quant au nouveau territoire de la métropole du Grand Paris qui représente le cœur urbain de la région Île-de-France, il dispose de la moitié des aménagements cyclables existants en Île-de-France.

Ce développement des itinéraires cyclables traduit la mise en œuvre des politiques en faveur du vélo élaborées depuis le début des années 2000 par les collectivités locales, notamment les départements, et soutenues par une politique régionale.

Plus du double de déplacements/jour en 10 ans. La progression des aménagements en faveur du vélo s’est accompagnée d’une augmentation de la pratique : les Franciliens se déplacent plus à vélo aujourd’hui qu’il y a dix ans. D’après l’Enquête globale transport (EGT), on est passé de 300 000 déplacements / jour en Île-de-France en 2001 à 650 000 déplacements/jour en 2010.

De nombreux chantiers restent à venir :

• une accélération de la mise en œuvre du réseau cyclable structurant régional,

• une accélération et une finalisation des véloroutes voies vertes traversant la région Île- de-France,

• une prise en compte plus systématique des grandes coupures à résorber sur les itinéraires d’intérêt régional ou départemental.

Des enjeux sont à prendre en compte pour relever les défis d’une région Île-de-France plus solidaire face aux mutations de son environnement :

• la recherche d’une meilleure coordination des politiques et de programmation,

• la prise en compte du vélo dans les mobilités de proximité au sein des bassins de vie du périurbain et de l’espace rural,

• l’ajustement de l’aménagement urbain aux nouveaux modes de vie et de mobilité avec une plus forte urbanité pour les voies rapides, une multifonctionnalité des aménagements cyclables.