Unesco, c’est fait pour la Grotte Ornée du Pont-d’Arc
Présentée sur le blog de l’habitat durable en janvier dernier, la proposition de la candidature de la Grotte ornée du Pont-d'Arc dite grotte Chauvet, en Ardèche a été inscrite à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en ce mois de juin.
La reconnaissance d'une valeur universelle exceptionnelle
La Grotte ornée du Pont-d'Arc, dite "grotte Chauvet", vient d'être inscrite à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Il aura fallu un peu plus de 18 mois de patience à tous ceux qui ont cru à la légitimité de faire reconnaître la valeur universelle exceptionnelle de ce chef-d'oeuvre du génie créateur humain.
En janvier 2013, la France décidait de présenter officiellement le dossier de la Grotte ornée du Pont-d'Arc à l'Unesco dans la catégorie "bien culturel". Le site proposé englobe la totalité de la cavité mais également l'écrin paysager naturel et le bassin hydrogéologique d'alimentation de la grotte, dont l'arche naturelle du Pont d'Arc et ses 54 mètres de haut. La décision finale était fébrilement attendue jusqu'au premier week-end de l'été 2014. La bonne nouvelle tombe : un petit bout d'Ardèche palpite pour l'humanité toute entière !
Il s’agit du plus ancien bien culturel jamais classé au patrimoine mondial de L’UNESCO. Cette inscription est une formidable nouvelle pour cette candidature portée par la Région Rhône-Alpes et le Conseil général de l’Ardèche, en lien avec l’État français et l’Association pour la mise en valeur de La Grotte ornée du Pont-d’Arc.
Située dans le sud de l’Ardèche, à proximité du Pont d’Arc, la grotte ornée de Vallon-Pont-d’Arc (dite Grotte Chauvet) a été découverte le 18 décembre 1994 par Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel, et Christian Hillaire dans le cadre de leur activités spéléologiques privées. Maintenant inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, la cavité préhistorique présente trois caractéristiques très rarement réunies :
- l’ancienneté,
- la qualité de la conservation et la richesse.
Il s’agit en effet du patrimoine pariétal le mieux conservé et le plus abondant de l’époque aurignacienne, qui remonte à 32 000 BP en chronologie radiocarbone, soit environ après réévaluation des datation à 36 000 ans. Son état de fraîcheur saisissant et le millier de représentations pariétales recensées font de cette cavité, située en Ardèche, et qui se développe sur plus de 400 m, pour une superficie de 8 500 m², le support de la première manifestation artistique d’envergure connue à ce jour.
Un ensemble d’oeuvres d’art exceptionnel
La grotte Chauvet-Pont d’Arc abrite un ensemble d’oeuvres d’art exceptionnel et unique par son ancienneté (il y a 36 000 ans), son envergure et ses multiples qualité picturales, dont il n’existe jusqu’ici aucun autre exemple dans le monde. L’état de conservation des représentations pariétales est exceptionnelle. Il semblerait que les oeuvres nous soient parvenues en ayant gardé leur intégrité conférant à la cavité la dimension spirituelle que nous ancêtres paléolithiques pouvaient lui attribuer.
Le bestiaire
Le bestiaire figuré sur les parois de la grotte (425 animaux) est principalement constitué d’animaux dangereux (lions et ours des cavernes, panthère, mammouths, rhinocéros laineux). La présence de ces animaux est une spécificité par rapport aux autres grottes ornées, majoritairement moins anciennes, dans lesquelles les bestiaires sont principalement composés d’animaux que nos ancêtres chassaient (chevaux, vaches, bouquetins). Une troisième particularité de la grotte Chauvet- Pont d’Arc tient à la qualité du geste artistique le plus abouti connu pour la période du Paléolithique supérieur.
Le panneau des chevaux. Les chevaux placés en parallèle et se superposant au tracé. Le modelé des ganaches est rendu à l'estompe tandis que le tracé des naseaux est finement détouré, par raclage, au détriment du dos d'un rhinocéros.